12 HOMMES EN COLÈRE (Billet)

12 hommes en colère est un drame américain de Sydney Lumet, sorti en 1957, mettant en scène notamment Henry Fonda et Lee J.Cobb. (sur Allociné)

Ce film illustre des problématiques propres à la matière pénale : si des doutes subsistent lors du prononcé de la condamnation, vaut-il mieux condamner un innocent ou relâcher un criminel?
Les jurés doivent-ils s’en tenir aux faits et preuves, ou peuvent-ils prendre en compte la personnalité et l’origine sociale de l’accusé pour conforter leur opinion ?

L’œuvre se déroule en huis-clos. Nous suivons la délibération de 12 jurés, aux caractères affirmés et aux idées bien arrêtées, qui s’affrontent dans une joute verbale quasi-continue. Elle oppose, d’abord un, puis plusieurs hommes (et oui, pas de femmes à cette époque) votant la non-culpabilité de l’accusé aux autres qui souhaitent la condamnation (et donc la mort par électrocution) du prévenu.

Les jurés, de milieux sociaux et de visions du monde que tout oppose, constituent un « panel représentatif » de la société masculine de l’époque, allant d’un banquier réfléchi et calculateur, à un autre homme colérique et plein de préjugés.

Un juré se démarque des autres. Au début du film, 11 des convoqués pensent l’accusé coupable, et l’homme qui nous intéresse choisi de voter non-coupable. Pas parce qu’il en est sûr, mais parce qu’il considère qu’en présence d’un doute le minimum est d’accepter de discuter : la vie d’un homme est tout de même en jeu ! 
(« Je n'envisage pas de vous faire changer d'avis. Mais la vie d'un homme est en jeu. On ne peut pas expédier pas en cinq minutes! Et si on se trompait? »)

Une critique, que l’on entend encore aujourd’hui de la bouche des réfractaires à l'existence de jurys, prend tout son sens avec ce film : Les jurys non professionnels ont une trop grande propension à déclarer non-coupable l’accusé. Ils sont trop sensibles et refusent que justice soit rendue.
En effet, au fur et à mesure que le débat avance, et par des votes réguliers, nous nous rendons compte que le nombre de jurés favorables à la condamnation diminue rapidement, pour bientôt être minoritaire puis nul !
Certains, car ils acceptent de reconnaître qu’il existe encore des doutes sur les faits, mais d’autres pour des raisons plus obscures : pression exercée par le groupe, envie de soutenir un autre membre. Un d'entre eux a même le culot de céder car il n’a pas la patience de débattre !

CONCLUSION

C'est une oeuvre dont on ne retiendra aucun passage en particulier, mais qui constitue une très bonne illustration des émotions et raisonnements par lesquels les jurés peuvent être traversés lors de la délibération. Il est, de plus extrêmement théâtral, et est servi par un rythme très soutenu.
Un film que je vous conseille grandement, pour peu que vous soyez sensible à l'idée de justice, aux dilemmes moraux et aux joutes verbales !

NDLR

Tout d'abord, je m'excuse auprès de vous d'avoir laissé le blog de côté pendant ces deux derniers mois. Pourquoi ? Premièrement, parce que je passais mes partiels de fin de licence, et deuxièmement, je commençais à me sentir contraint par le format rigide de mes articles.
C'est pourquoi, en attendant de trouver un nouveau format et une nouvelle ligne d'écriture, je tente le "billet" qui me permet plus de liberté et moins de compromis. 

N'hésitez pas à me laisser des retours, et surtout à donner votre avis sur le blog et ses articles. Merci !