mercredi 5 mars 2014

300 : LA NAISSANCE D'UN EMPIRE (Critique)


«Ce soir, nous danserons sur leurs cadavres !» (Artémise)


300: La naissance d'un Empire est un film que l'on pourrait qualifier de péplum à action stylisée d'inspiration historique avec des éléments fantastiques (ouf !). Il est sorti en salle aujourd'hui, en ce 5 mars 2014, et a été réalisé par Noam Murro, un publicitaire qui signe là seulement son second long-métrage !



SYNOPSIS


Parallèlement au baroud d'honneur héroïque du roi Léonidas et de ses 300 spartiates d'élite du premier opus, Athènes est menacée par l'invasion Perse. Le général Grec Thémistocle (incarné par Sullivan Stapleton) va tenter de confédérer les cités-états grecs pour s'unir face à l'impressionnante armée du roi-dieu Xersès (Rodrigo Santoro), qui fera tout pour détruire la culture démocratique grecque, et annexer ses territoires. Et ce n'est pas une mince affaire ! Entre l'entêtement des entités grecques à rejeter toute alliance, et la puissante marine perse menée par la sulfureuse Artémise (Eva Green), le leader grec va devoir faire preuve d'un courage et d'un charisme à tout épreuve...




CRITIQUE


La réalisation

Pari réussi pour Noam Murro! Graphiquement, le rendu est à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre de cette suite. Elle a réussi à conserver l'identité visuelle qui avait, du moins en partie, fait le succès de son prédécesseur : De la violence stylisée et chorégraphiée, des décapitations improbables, et des litres d'hémoglobine à la première éraflure !
Avec son esthétique de bande-dessinée, ses ralentis , ses lumières impeccables et ses audacieux plans de caméra, la réalisation est tout simplement somptueuse !
On en prend pleins la gu.. et on en redemande !


Les personnages

Artémise, délicieuse Artémise...

Difficile d'imaginer une actrice qui aurait pu égaler la charmante Eva Green  dans l'interprétation de ce personnage mystérieux, sur lequel j'aimerai m'attarder:Artémise est ambiguë, elle est aussi fragile que redoutable. Psychologiquement, elle paraît de prime abord rongée par la noirceur, la cruauté, l'ambition et la haine. Pourtant, elle dévoile au fur et à mesure du film quelques faiblesses, qui rendent son personnage (presque) attachant. Physiquement, malgré sa plastique et sa maigre constitution, elle s'avère une combattante redoutable, dans un style "assassin" qui lui convient parfaitement; Rapide et efficace. Sans nulle doute, c'est le personnage le plus réussi ! Aucun autre protagoniste ne rivalise avec elle, et je vous explique de ce pas pourquoi.

Un Thémistocle peu inspiré.

Il déçoit, et c'est probablement le plus gros point noir du film. 
En un mot, il est bien trop classique ! Prenez n'importe quel acteur au physique agréable et bien bâti, mettez lui une épée et un bouclier, imprégnez-le d'un code de bonne conduite, de beaucoup d'honneur et de courage, et vous avez un héros certes "héroïque", mais c'est tout ! Il manque de charisme, de profondeur et d'originalité. Il ne se démarque à aucun moment par un trait particulier ou une réplique fameuse ! ...Et bien évidemment, il souffre de la comparaison avec Léonidas de Sparte, incarnée par Gerard Butler dans le premier opus, qui a marqué toute une génération et qui nous a démontré qu'il représentait bien plus qu'une marque de chocolat Belge...

Xersès, que t'ont ils fait ? 

Autant, le dieu-roi était intriguant dans 300 premier du nom par sa démesure, sa cruauté et son physique atypique, autant ici il perd toute crédibilité en s'avérant n'être que la marionnette de la belle Artémise.

Des personnages secondaires peu intéressants...

Le méchant général Perse, le courageux et fidèle frère d'arme athénien, et quelques autres.De toute façon ils ne vivent pas assez longtemps pour accomplir quoi que ce soit !





Réalisme, véracité historique et choix scénaristiques

Il y aurait beaucoup à dire sur ses aspects, mais je me contenterai de quelques remarques sur les éléments qui ont attiré mon attention.

  • Primo, pourquoi avoir rendu Thémistocle si "mainstream" (voir ci-dessus), alors que le général athénien historique était, selon Plutarque, un homme avide de gloire, cupide, vaniteux et ambitieux ? Il aurait été bien plus intéressant de le présenter tel qu'il était vraiment, avec ses démons intérieurs. Personnellement, cette version édulcorée et sans saveur du personnage me sort par les yeux !
  • Secundo, comment se fait-il qu'une armée de quelques centaines de bougres repoussent une fois de plus les Perses sans rencontrer de difficulté ?
    Autant, que 300 spartiates d'élites menés par l'un des plus grands chef militaire de tous les temps résistent plusieurs jours aux Perses avant de succomber avec honneur, j'accroche.
    Mais dans cet opus, les bodybuilders invincibles qui livrent bataille sont...Des paysans et des commerçants appelés à la guerre! Et ils sont tout aussi redoutables...
  • Tertio, les trières grecques sont, à l'image de leurs occupants, un peu dopées. En effet, elles atteignent des vitesses faramineuses pour des navires à rames, résistent à tous les chocs et leurs éperonnages sont fatals.
Mais rien ne sert de trop s'étaler là-dessus. A l'image de Pompéi, ce ne sont que des éléments laissés à la subjectivité de chacun qui ne nuisent pas à l'expérience cinématographique.



CONCLUSION

Réaliser une suite à l'épique 300 n'était pas chose facile. Et pourtant, bien 
qu'un peu en dessous de son prédécesseur, 300: La naissance d'un empire reste un exutoire de grande qualité, qui vous fera passer à coup sûr un bon moment.

3,5/5


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