vendredi 21 mars 2014

THE GRAND BUDAPEST HOTEL (Critique)


Wes Anderson, où l'élégance infaillible d'un orfèvre au sommet de son art.


The Grand Budapest Hotel est une comédie du déjanté Wes Anderson, sortie le 26 février 2014 et toujours en salle actuellement. Il a reçu l'ours d'argent aux Berlinales 2014, et un succès critique à la hauteur de sa qualité.

SYNOPSIS

The Grand Budapest Hotel n'est plus que l'ombre de lui-même. Le resplendissant lieu de villégiature d'hier n'est plus que le vestige d'un glorieux passé, perdu quelque part en Europe.
Parmi les rares habitués, M.Zero Moustafa a une histoire à raconter. Ancien groom ("Lobby boy") de l’hôtel, il et aujourd'hui propriétaire des lieux et riche comme Crésus. Au service de l'excentrique M.Gustave, ils vécurent une aventure folle et effrénée, pour obtenir le mystique (et particulièrement laid) tableau du Garçon à la pomme, legs testamentaire d'une cliente très intime de Gustave ( de.quatre fois vingt ans bien tassés)

Un charmant couple que celui du Lobby Boy Zero et de la charmante
mais imparfaite Agathe

CRITIQUE

Wes Anderson, où l'élégance infaillible d'un orfèvre au sommet de son art

Le style excentrique et merveilleux de ce scénariste/réalisateur laisse sans voix. Après les très prometteur Moonrise Kingdom et Fantastic M.Fox, The Grand Budapest Hotel est sans aucun doute la consécration, le sommet de l'art de ce créateur d'univers. A l'instar de David Lynch ou du génial Tim Burton, il réussit à transporter le spectateur dans un univers parallèle, presque fantastique, et surtout cohérent et parfaitement maîtrisé. Le style dandy du cinéma Andersonien est une véritable bouffée de fraicheur à côté des blockbusters peu imaginatif qui sortent bien trop souvent ( qui à dit Pompéi ?).

Une composition toujours travaillée et pertinente !

Un scénario simple, pour une réalisation aussi somptueuse qu' absurde


L'intrigue tient en très peu de lignes. Pourtant, cette simplicité remplie amplement sa tache en permettant de se concentrer sur la majestueuse mise en scène de scènes de plus en plus loufoques.
L'univers crée par Wes Anderson est coloré (rose bonbon en fait), chatoyant et inspiré. 
S'il était possible de le décrire fidèlement, je dirai que tout paraît beau, presque utopique. Les costumes sont impeccables et originaux, les meubles et immeubles ont des dimensions disproportionnée. 
Il est peuplé par des personnages aussi raffinés qu'excentrique, tous intéressants et théâtraux, malgré un comportement un peu cartoonesque dur à décrire...On a parfois l'impression que l'humour prend le dessus sur notre immersion dans l'histoire.
L'utilisation du format d'image 4/3 est mis au profit de cadrages inspirés et parfaitement maîtrisés.


Une galerie de personnages inoubliables



Le casting est pour le moins ébouriffant !
Ralph Fiennes, qui n'avait guère tourné de rôle important depuis le dernier Harry Potter, est parfait dans le rôle de l'excentrique dandy M.Gustave.
Tony Revolori est un jeune acteur très prometteur, dont les mimiques et la façon d'être m'ont fortement rappelés Pi de l'odyssée du même nom.
Saoirse Rohan, autant que Adrien Brody, sont très convaincants.
Les autres gros noms au casting font des apparitions très courtes et peu marquantes. Et c'est peu être le seul aspect qui m'a un peu décu. J'espère juste que ce sont de simples caméos et non des noms prestigieux au générique . Qu'en pensez-vous ?
Les costumes sont, comme dit plus haut, clairement à la hauteur et renforce encore la cohérence du monde Andersonien.
Enfin, et c'est un aspect essentiel du film, les dialogues sont une pure réussite !
Ils consistent en un curieux mélange d'une verbe digne des plus grands hôteliers, et d'insultes divers et variées, de sarcasme et de burlesque.




Une ambiance sonore au top, desservie par une Version Originale de haut vol

La VO sonne juste et est vraiment agréable à l'oreille, avec un anglais littéraire so Britsh, ainsi que quelques répliques en allemand et en français. Tout cela donne beaucoup de dynamisme aux dialogues, théâtralement interprétés.
La bande originale est ...originale justement. Elle trouve toujours une musique appropriée et sortant des sentiers battus, pour souligner l'action et les émotions à la manière des films muets.

Owen Wilson, ami intime de Wes Anderson, fait
une apparition peu remarquable

Une ode à la différence et à la joie de vivre

La présence des forces nazis dans le film (les escadrons de la mort ZZ pour Zig-Zag, une marque de feuilles à rouler), ne sert qu'à contraster avec la bonne humeur et l'éveil intellectuel de M.Gustave, ses mœurs libérées ("je couche avec toutes mes amis") et les émanations de son parfum "l'Air de Panache" qui emplissent tout l’hôtel.
C'est d'ailleurs surement pour cette raison que Wes Anderson a donné un caractère universel à son oeuvre. Les cultures sont mélangés, les traditions aussi, c'est un univers cosmopolite et fascinant, hors des frontières, tout en étant inscrit dans une période historique donnée.

L'excellent Adrien Brody, ayant notamment incarné le Pianiste
en 2002, est parfait en héritier cupide et irritable

CONCLUSION

Une oeuvre dans laquelle la musique, les dialogues, le rendu visuel et le jeu d'acteur ne font plus qu'un et transposent le spectateur dans un monde irrationnel et fascinant, dont il sortira assurément des images pleins la tête.
Chapeau bas M.Anderson

4.5/5




Merci d'avoir lu cette article, j'espère qu'il parviendra à vous convaincre d'aller, ou de ne pas aller le voir au cinéma. N'hésitez surtout pas à rebondir sur les éléments traités dans cette critique et/ou à proposer les vôtres en commentaire, ou à me faire part de toute remarque sur le blog et sur mon travail dans le champ commentaire ci-dessous. A très bientôt chers web-lecteurs.



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